© 2013 Annie Michon |
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Du XIII ème siècle à nos jours....Au XllIème siècle, de nombreuses donations sont faites aux moines d'Abbecourt et l'abbaye prospère jusqu'au milieu du XIVéme siècle. Au cours de cette période, les terres défrichées sur un sol riche et fertile permettent l'agrandissement des fermes et la situation des ruraux s'améliore considérablement dans toute la région.
Orgeval ne fut pas épargné par la guerre de Cent Ans. Vers 1440 Talbot pille Poissy en ayant établi son campement tout près d'Orgeval au lieu-dit "champ Talbot". L'abbaye d'Abbecourt est dévastée, l'église Saint Pierre-Saint Paul en partie incendiée (un des piliers du clocher est fracassé par un boulet de canon), le château de Tressancourt et le château du Haut-Orgeval sont totalement détruits. L'église Saint Pierre-Saint Paul évolue au cours des siècles. De la construction romane du Xllème siècle, il ne subsiste que le clocher, l'abside, la costière sud et le pignon ouest. La nef a été reconstruite à la fin du XVème siècle. Vers 1510 une petite chapelle est édifiée et accolée au nord du chœur et une autre symétriquement du côté sud. Dans la seconde moitié du XVlème siècle une grande rosace est insérée dans le pignon ouest et enfin le beau porche Renaissance date de 1549.
Les XVllème et XVlIIème siècles constituent une longue période de paix et de prospérité pour Orgeval. En 1713, Louis XIV fait aménager et couvrir la fontaine minérale d'Abbecourt, devenue station thermale de grand renom. En 1734, Louis XV fait construire la "route royale" et les bâtiments et dépendances de l'abbaye d'Abbecourt sont remis à neuf en 1741. En 1772 débutent les travaux du tracé de la route qui relie Saint-Germain à Mantes via Orgeval, Ecquevilly et Epône. La route, dite route de Paris ou chemin de Mantes, sera établie à Orgeval vers 1780. A la fin de l'ancien régime, les petites propriétés se multiplient à Orgeval, qui compte alors 1350 habitants, ainsi qu'en atteste le Terrier de la Seigneurie d'Orgeval conservé à Versailles. La première manifestation officielle de la Révolution dans la commune sera la constitution de la municipalité. Succédant à l'ancienne assemblée de syndic, la première municipalité d'Orgeval est élue les 23 et 24 février 1790. Elle est constituée de M. Perrin, premier maire, cinq officiers municipaux et douze notables. Entre 1791 et 1795 des événements nouveaux interviennent dans la vie de la commune: la vente de la ferme du Pou ainsi que le mobilier de l'abbaye d'Abbecourt. L'adjudication des bâtiments, du clos, de la fontaine minérale, de l'Aulnaie, de la Sablonnière et de la terre du Gros Chêne ainsi que la ferme des Bergeries est accordée à un notaire parisien; et, pour clôre les opérations de dilapidation des biens d'Abbecourt, le moulin des Bouillons et les prés de l'abbaye sont aliénés à Lewal. En novembre 1792 est officiellement homologuée la démarcation de la limite entre Orgeval et Morainvilliers, fixée au Rû de Bréval, alors qu'auparavant elle s'établissait au beau milieu de Montamets.
Au cours du XlXème siècle, Orgeval "se construit" : les bâtiments de l'abbaye d'Abbecourt sont démolis pour être vendus comme matériaux de construction. Les travaux d'aménagement commencent avec la réalisation du premier pont sur le Rû au niveau de l'intersection de l'avenue Foch et de l'avenue Pasteur; la construction de l'école des garçons, derrière la sacristie et la création du corps de sapeurs-pompiers. En 1835, il est fait mention pour la première fois dans le Registre des Délibérations de la Mairie de Saint-Germain, de la Route de Quarante-Sous. De multiples hypothèses ont été avancées pour expliquer l'origine du nom "entre 1827 et 1853, les Ateliers Nationaux rétribuaient quarante sous le travail journalier des ouvriers" ou bien "dans les années 1830, les habitants requis de toute l'Election de Mantes recevaient une indemnité journalière de quarante sous pour le transport des matériaux destinés à l'entretien de la route" ou bien "Quarante sous représentaient la valeur d'estimation du mètre superficiel (m2) de terrain exproprié pour l'alignement de la route" (2) ...
La vocation arboricole d'Orgeval s'affirme puisque la principale production locale est la cerise. Sous le Second Empire un programme d'aménagement et d'extension des chemins vicinaux est réalisé.La construction de l'école des filles, la réalisation d'un autre pont sur le Rû au bas de la côte de la Tuilerie et la création du premier bureau de poste ont lieu à la fin du XIXème siècle. A l'aube du XXème siècle, les commodités s'intègrent petit à petit dans la vie orgevalaise : une ligne de voitures à chevaux reliant les Alluets-Orgeval-Poissy (remplacée plus tard par l'autobus) ; une ligne de chemin de fer, qui fonctionnera jusqu'en 1952, reliant Saint-Germain-les Mureaux par Orgeval et Morainvilliers ainsi que l'arrivée du gaz de Poissy à Orgeval, l'installation de l'électricité et enfin l'extension de l'adduction d'eau à l'ensemble des 17 hameaux. Dès la fin des années 40, les cultivateurs orgevalais intensifient leurs productions de fruits, essentiellement de poires et de pommes. C'est l'âge d'or de l'arboriculture dans la région; les poires d'Orgeval étaient servies sur le paquebot "France" et proposées à l'étalage des célèbres magasins Fauchon ! L'expansion des vergers atteint son maximum au début des années 60 et les photographies aériennes, prises à cette époque, témoignent de la paix et de la prospérité du village bloti au milieu de rangées d'arbres parfaitement taillés. A nous de préserver ce merveilleux patrimoine... (2) "La Route de Quarante-Sous" de Jean Bauuit et Pierre-Emile Renard.
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